En accès libre : Des serpents dans nos têtes

En accès libre en octobre : Des serpents dans nos têtes

Vignette Film serpents

Alors que le dernier rapport du réseau "Reptiles et Amphibiens de Nouvelle-Aquitaine" fait état d'un net recul des populations de serpents ces dernières années, nous proposons exceptionnellement "Des serpents dans nos têtes" en accès libre et gratuit pendant tout le mois d'octobre en partenariat avec Mauvaises Graines.

Le film :
Difficile de savoir pourquoi nous sommes si nombreux à avoir peur des serpents... jusqu'à la phobie pour certains. Produit par Cistude Nature et Mauvaises Graines, le film interroge sur le ton de l'humour la question de cette peur et tente de démonter les idées reçues. Entre fiction, micro-trottoir et film naturaliste, ce documentaire permettra aux plus réticents de se familiariser en toute sécurité avec ces bêtes si particulières et aujourd'hui réellement menacées.
Réalisé par Marie Daniel et Fabien Mazzocco - 39 min - 2018 - C.Nature et Mauvaises Graines

Regarder le film : https://bit.ly/DesSerpentsDansNosTêtes

Pour soutenir notre démarche de sensibilisation à la cause des serpents vous pouvez :

 

Serpents : les espèces s'effondrent en Nouvelle-Aquitaine

Serpents : les espèces s'effondrent en Nouvelle-Aquitaine

Rapport du réseau « Reptiles et Amphibiens de Nouvelle-Aquitaine »

 
Les derniers chiffres sont sans appel : les serpents disparaissent peu à peu de Nouvelle-Aquitaine. C’est ce que révèle le dernier rapport du réseau « Reptiles et Amphibiens de Nouvelle-Aquitaine » coordonné par Cistude Nature. Parmi les 9 espèces recensées dans la région, seule la Couleuvre verte et jaune semble se maintenir. Plus qu'une alerte, l'effondrement de ces reptiles milite pour une meilleure préservation de leurs habitats. Pour contribuer aussi à changer notre rapport à ces espèces protégées, le film "Des serpents dans nos têtes" sera en accès libre tout le mois d'octobre.

 

En l’espace de 4 ans, 3 espèces de couleuvres ont vu leur taux de présence divisé par 2 en moyenne sur les 87 sites suivis dans la région (couleuvre d’Esculape, couleuvre helvétique, couleuvre vipérine). Un déclin net et marqué qui ne doit pas occulter l’état déjà alarmant de 4 autres espèces pour lesquelles le taux de présence est, au mieux proche de 5% (coronelle lisse), au pire à 1% ou 0% (coronelle girondine, vipère péliade, vipère de séoane). La vipère aspic ne s’en tire guère mieux avec 13% en 2023 vs 21% en 2021. Une seule espèce se maintient tant bien que mal : la couleuvre verte et jaune était présente sur 67% des sites l’an passé.

Graphique

Que traduisent ces chiffres ?

Lorsquils ne sont pas victimes de coups de pelle de nombreux serpents finissent écrasés sur les routes photo Matthieu Berroneau Cistude NatureIl est possible de faire un parallèle entre la couleuvre verte et jaune pour les serpents et le moineau domestique pour les oiseaux : à plumes ou à écailles, la faune décline et se banalise. Les écosystèmes se déséquilibrent et leur capacité de résilience face aux dérèglements s’amenuise (climat, zoonoses…) . Les serpents n’échappent pas à la règle. Écrasés sur les routes sur lesquelles ils viennent parfois trouver un peu de chaleur, ces reptiles subissent la disparition et le morcellement de leurs habitats.
Ajoutons à cela, le désamour profond que leur voue homo sapiens et à cause duquel de nombreuses rencontres se traduisent en coups de pelle tragiques. Pourtant, « il n’y a pas plus de raisons de s’alarmer en croisant un serpent dans son jardin qu’un moineau sur sa terrasse : les deux espèces ont leur place dans l’écosystème » souligne Matthieu Berroneau, herpétologue à Cistude Nature.

Nous ne voulons pas d’une nature sans serpents

« Bon débarras ! » vous diront certains… Et pourtant les serpents ont leur place dans les écosystèmes comme dans la chaîne alimentaire ! Ils se nourrissent de micromammifères, de poissons, d’amphibiens et d'autres reptiles. Ils prédatent même et régulent de nombreuses espèces responsables de dégâts dans les cultures et les jardins. A l’inverse, ils constituent une ressource alimentaire pour les rapaces, hérons, blaireaux et autres putois…

Près de 3x moins dindividus de Couleuvre dEsculape observés entre 20202023 en Nouvelle Aquitaine photo Matthieu Berroneau Cistude Nature

Alors que faire ?

Commençons par rappeler que toutes les espèces de serpents de Nouvelle-Aquitaine sont protégées (individus et habitats). Tuer ou maltraiter un serpent est punis de deux ans de prison et de 150.000 euros d’amende.  Il est aussi interdit de détruire les habitats de quasiment toutes les espèces, et ce, quelles que soient les mesures compensatoires adoptées. Arrêtons de construire de nouvelles routes et d’artificialiser les sols : en France, plus de 20 000 ha sont bétonnés chaque année et le phénomène est particulièrement prononcé en Nouvelle-Aquitaine.
Il est aussi urgent de changer notre rapport à ces espèces majoritairement inoffensives. Rappelons que les couleuvres et coronelles ne sont pas venimeuses et qu’aucun cas de mortalité après morsure de vipère n’a été relevé en France métropolitaine depuis plus de 20 ans. Peut-on en dire autant pour les chiens ? Dans ces conditions, est-il bien raisonnable de s’alarmer d’un serpent sur sa terrasse ? Agissons-nous de même avec le moineau domestique ?
Pour les plus réfractaires, Matthieu Berroneau conseille : « une bonne solution pour tenir les serpents éloignés des maisons consiste à aménager un coin du jardin où ils préfèreront rester tranquilles : un espace non tondu, un muret de pierre sèche… ». A noter aussi l'opération de sensibilisation proposée par Cistude Nature et Mauvaises Graines avec l'accès libre et gratuit pendant un mois au film "Des serpents dans nos têtes" qui interroge avec humour les peurs et idées reçues envers ces espèces (voir ci-dessous). Gageons que la cohabitation est possible : il en va de la santé de la biodiversité… dont nous faisons partie !

Ressources :

  • Rapport « Suivis temporels par plaques – veille écologique – synthèse annuelle 2023
  • Arrêté national de protection des amphibiens et reptiles
  • Guide de poche des serpents de Nouvelle-Aquitaine
  • L'atlas en ligne des amphibiens et reptiles de Nouvelle-Aquitaine : https://ra-na.fr
  • Des serpents dans nos têtes : film en accès libre tout le mois d'octobre
    Difficile de savoir pourquoi nous sommes si nombreux à avoir peur des serpents... jusqu'à la phobie pour certains. Produit par Cistude Nature et Mauvaises Graines, le film interroge sur le ton de l'humour la question de cette peur et tente de démonter les idées reçues. Entre fiction, micro-trottoir et film naturaliste, ce documentaire permettra aux plus réticents de se familiariser en toute sécurité avec ces bêtes si particulières et aujourd'hui réellement menacées.Réalisé par Marie Daniel et Fabien Mazzocco - 39 min - 2018 - C.Nature et Mauvaises Graines

Contact presse : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. – 06 77 89 40 90

Encadré RANA

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Une convention pour le Bois des Sources !

Une convention pour le Bois des Sources !


Signature convention Bois des SourcesNos adhérents se souviennent probablement avec un peu d’émotion des locaux initiaux de l’association, situés dans l’ancienne maison du moulin du Moulinât, au cœur des 240 ha du bois du Déhès. Aussi appelé « bois des Sources », ce remarquable écrin de nature dans un contexte urbanisé, constitue l’un des sujets phares d’étude et d’engagement de Cistude Nature en faveur de la biodiversité locale. Ceci depuis ses jeunes années, puisque dès 2008 nous avions réalisé un premier état des lieux écologiques des Périmètres de Protection Immédiate à l’intention de la Lyonnaise des Eaux/Suez, ancien gestionnaire de captage et distribution d’eau. Ces PPI avaient alors pu faire l’objet dès 2009 d’un plan de gestion écologique, plan qui se poursuit toujours en partenariat avec Bordeaux Métropole et la Régie de l’Eau.

Aujourd'hui, nous sommes très heureux de vous annoncer la signature d'une convention officialisant l'action conjointe de ces acteurs en termes de gestion et de suivis écologiques, effectifs et continus depuis une quinzaine d’années sur les périmètres concernés. Cette « convention de gestion écologique » expliciteun cadre de gouvernance clair du plan de gestion des PPI du Bois des Sources, et (re)définit les engagements de ses trois acteurs, aussi bien en termes d’actions, d’administration que de moyens mobilisés. Ce document, qui peut apparaitre comme une formalité, représente en réalité pour notre structure la reconnaissance de l’investissement et du travail qu’elle poursuit depuis de nombreuses années sur les espaces protégés du Bois des Sources. Cette convention tripartite légitimise qui plus est Cistude Nature comme co-gestionnaire de ces espaces et participe au renouveau de leur plan de gestion. Les conditions sont réunies pour tenir des objectifs ambitieux : approfondir l'inventaire, suivre et protéger au mieux l'exceptionnelle richesse biologique du Bois des Sources.

Aujourd’hui j’ai vu… un orvet !

Aujourd’hui j’ai vu… un orvet !

Habitants de Bordeaux Métropole, avez-vous déjà vu un orvet ? Si oui, dites le nous !

A.fragilis 009 _ Matthieu Berroneau, Cistude NatureCet étonnant lézard sans pattes (apode) est une espèce rare et protégée, à fort enjeu dans le secteur bordelais. En effet, en l’espace de 10 ans, seules une dizaine d’observations y ont été recensées. Aussi, si vous croisez un individu, nous vous invitons à prendre une photo et nous transmettre l’information via le formulaire ci-dessous ou par mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. (photo et adresse précise indispensables).

Alors comment le reconnaître ? L’orvet fragile peut mesure jusqu’à 50cm. La robe des femelles et des jeunes est généralement bicolore, noire sur les flancs et claire sur le dos. Les mâles présentent une robe marron uniforme. Parfois confondu avec de petits serpents, plusieurs caractéristiques l’en distinguent pourtant :
-    Il a des paupières mobiles (les serpents n’en ont pas)
-    Sa peau est lisse et luisante (les serpents ont la peau plus mate)
-    Comme c’est un lézard, il peut perdre sa queue !

Parfaitement inoffensif, l’orvet fragile peut être observé dans tous types de milieux meubles, ouverts ou fermés, où il lui est possible de se déplacer. Il apprécie l’humus épais, les bois morts, les tas de fumier mais également les éboulis rocheux. C’est un lézard fouisseur qui s’observe rarement à découvert. Il reste généralement caché sous divers abris. L’orvet fragile est vivipare : la femelle met bas des petits déjà formés.
Pour faire d'avantage connaissance avec cette espèce protégée, vous pouvez écouter ce podcast enregistré par notre spécialiste Luc Clément au micro de la Radio RIG : https://www.rigfm.fr/podcast/parlons-nature-11-d-eacute-cembre-2023-1343

A quoi servent vos observations ?

A.fragilis 032_Matthieu Berroneau, Cistude NatureComment serait-il possible de protéger une espèce dont on ne sait que peu de choses ? Connaître sa répartition, son écologie et son comportement sont des préalables indispensables. Comme de nombreuses espèces, l’orvet semble souffrir de la fragmentation et de la disparition de ses habitats.
Ainsi, les observations plus spécifiquement réalisées à Bordeaux Métropole nous permettent d’établir un état des lieux des populations dans le cadre du projet européen LIFE Biodiver’Cité et résilience porté par la collectivité. Sur 4 grands sites de son territoire totalisant près de 7000ha, Bordeaux Métropole mène donc plusieurs actions allant de la gestion des pollutions lumineuses et sonores à la réouverture du cours d’eau en passant par la création de zone de ressourcement ou la restauration de zones humides. Pour en mesurer l’impact en faveur de la biodiversité et des habitants, plusieurs indicateurs biologiques ont été sélectionnés. C’est dans ce cadre que Cistude Nature met en place des suivis des populations d’Orvet fragile mais aussi de Crapaud calamite, de Couleuvre vipérine, de Cistude d’Europe, et de Salamandre tachetée.

 

Habitants de Bordeaux Métropole, avez-vous déjà vu un orvet ? Si oui, dites le nous !

Cet étonnant lézard sans pattes (apode) est une espèce rare et protégée, à fort enjeu dans le secteur bordelais. En effet, en l’espace de 10 ans, seules une dizaine d’observations y ont été recensées. Aussi, si vous croisez un individu, nous vous invitons à prendre une photo et nous transmettre l’information via le formulaire ci-dessous ou par mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. (photo et adresse précise indispensables).

Alors comment le reconnaître ? L’orvet fragile peut mesure jusqu’à 50cm. La robe des femelles et des jeunes est généralement bicolore, noire sur les flancs et claire sur le dos. Les mâles présentent une robe marron uniforme. Parfois confondu avec de petits serpents, plusieurs caractéristiques l’en distinguent pourtant :

-          Il a des paupières mobiles (les serpents n’en ont pas)

-          Sa peau est lisse et luisante (les serpents ont la peau plus mate)

-          Comme c’est un lézard, il peut perdre sa queue !

Parfaitement inoffensif, l’orvet fragile peut être observé dans tous types de milieux meubles, ouverts ou fermés, où il lui est possible de se déplacer. Il apprécie l’humus épais, les bois morts, les tas de fumier mais également les éboulis rocheux. C’est un lézard fouisseur qui s’observe rarement à découvert. Il reste généralement caché sous divers abris. L’orvet fragile est vivipare : la femelle met bas des petits déjà formés.

Pister la tortue serpentine, cette « crocodilienne » qui n’a rien de féroce

Pister la tortue serpentine, cette « crocodilienne » qui n’a rien de féroce

Connaissez-vous Chelydra serpentina alias la serpentine ? Assez mal ? On vous dit ce que l’on sait sur cette espèce que nous suivons justement pour mieux la connaître ! Questions – réponses :

Montage

 
A quoi ressemble-t-elle ?

La serpentine a une allure caractéristique très « crocodilienne » avec sa longue queue ornée d’écailles et excroissances en dents de scie. Sa tête est massive et la mâchoire supérieure forme un bec recourbé en crochet. Sa carapace, marron à vert olive, est faiblement bombée et ornée de 3 carènes parallèles. Un adulte peut mesurer entre 20 et 50cm et peser jusqu’à 50kg.

Où la trouve-t-on et quels milieux fréquente-t-elle ?

La serpentine est une tortue aquatique d’eau douce originaire d’Amérique du Nord interdite à la commercialisation en France depuis les années 1990. Cette espèce exotique récemment installée dans la région est essentiellement référencée dans le secteur des lacs médocains. Elle peut être aperçue dans les crastes (fossés drainants) et marais les années particulièrement humides comme 2024.

Que sait-on de son écologie ?

Assez peu de choses pour le moment. Quels sont ses habitats de prédilection ? Quels déplacements opère-t-elle ? Comment choisit-elle ses sites de ponte ? Quel est son régime alimentaire ? Les suivis que nous menons ont vocation à apporter quelques éléments de réponse. A cet effet, 6 individus ont été équipés d’émetteurs pour suivre leurs déplacements. Les premiers résultats nous apprennent que l’espèce peut avoir une très faible activité en restant immobile enterrée dans le sable 3 mois durant. On la trouve la plupart du temps dans des secteurs sans autres espèces de tortues et où l’écrevisse de Louisiane, omniprésente, semble sa principale source de nourriture.

Est-ce un monstre féroce ?

Bien sûr que non ! Comme tout animal sauvage, la serpentine apprécie peu d’être dérangée et peut chercher à se défendre si elle se sent menacée. Dans ces conditions, la réaction d’un individu peut s’avérer dangereuse du fait des morsures qu’il peut occasionner. La serpentine n’a donc rien d’une bête féroce. Outre-Atlantique, nos cousins canadiens n’ont d’ailleurs aucune crainte à se baigner dans les lacs où l’espèce réside.

Faut-il s’inquiéter pour les tortues autochtones comme la Cistude d’Europe ?

Dans l’état actuel de nos connaissances, elle ne représente a priori pas de danger pour la Cistude. Au Canada, dans son milieu d’origine, la serpentine cohabite avec de nombreuses autres espèces de tortues…
La serpentine mérite surtout d’être mieux connue. Pour cette raison, un panneau va être installé sur la piste cyclable qui traverse le marais entre Carcans et Carcans-Maubuisson.

Que faut-il faire si l'on croise une serpentine ?

Adopter le même comportement qu’avec n’importe quel animal sauvage : le laisser tranquille. Nous communiquer la localisation précise étayée d’une photo de l’individu nous aidera aussi à améliorer la connaissance de l’espèce : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Merci !

Pour aller + loin :

Nous portons aussi un appel à bénévoles pour pister l’espèce dans le secteur du canal des étangs pour améliorer la connaissance de son aire de répartition. Ainsi, nous recherchons quelques personnes prêtes à arpenter avec nous en soirée quelques circuits de 3 à 5km à la recherche de traces de serpentines les mercredi 29 mai et 5 juin. Rendez-vous à 21h au Porge, lampes (torches ou frontales) et chaussures de marche indispensables. Inscriptions : Mercredi 29 mai ou Mercredi 5 juin 2024

Montage traces

Pour la réalisation de nos actions sur la Serpentine, nous recevons le soutien financier de fonds européens (Feder), de la région Nouvelle-Aquitaine et du département de la Gironde.

50ème congrès de la SHF : ça urge pour les amphibiens et les reptiles !

50ème congrès de la SHF : ça urge pour les amphibiens et les reptiles !

Pendant 4 jours, le 50ème congrès de la Société Herpétologique de France (SHF) a rassemblé les amoureux et spécialistes des amphibiens et reptiles en Bretagne. Représentée par plusieurs de ses salariés, Cistude Nature a participé à l’événement dont la richesse des échanges n’est plus à démontrer. Retour sur quelques éléments marquants.

SHF general vertIl y a quelques jours se tenait le 50ème congrès de la Société Herpétologique de France à Erquy dans le nord de la Bretagne. L’événement co-organisé par VivArmor Nature et Bretagne Vivante a rassemblé plus de 300 inscrits : une forte influence pour fêter ce ½ siècle ! Fidèles au rendez-vous, plusieurs des salariés de l’association ont eu l’opportunité d’y participer. Car ces journées sont une occasion assez unique d’échanger avec le reste de la communauté herpétologique et on y vient de tous les horizons. Ainsi, les jeunes diplômés y côtoient des confrères plus expérimentés ; les discussions rassemblent bureaux d’étude, institutions, particuliers, associations et chercheurs ; le nord y côtoie le sud… tous les sujets convergent sur les amphibiens et les reptiles.

Entre les présentations, les posters, les ateliers organisés et les échanges plus informels, on en retiendra plusieurs éléments marquants :

Les populations d’amphibiens et de reptiles n’échappent pas à l’effondrement de la biodiversité : les résultats des suivis protocolés (POP Reptile et POP amphibien) sont éloquents avec 1/3 des espèces d’amphibiens en régression depuis 2008 et près de 60% pour les reptiles depuis 2015. Des suivis de long terme qui font dorénavant l’objet d’une forte attente de la part du ministère1.

Outre un rappel des protocoles sanitaires et mesures de précaution à prendre pour limiter la propagation de la Chytridiomycose, champignon mortel touchant les amphibiens sauvages, la session consacrée à l’état de santé de l’herpétofaune a aussi mis l’accent sur l’ophidiomycose, un autre champignon touchant cette fois les serpents. Arrivant de l’est et déjà observé en Suisse et en Franche-Comté, l’agent pathogène appelle nos spécialistes à la plus grande vigilance lors des manipulations qu’ils peuvent être amenés à faire en Nouvelle-Aquitaine2&3.

Dans ce contexte d’effondrement, les modes de gestion les moins intensifs semblent les plus efficaces comme dans l’exemple des haies reconstituées dans l’ouest de la France et favorables aux lézards et serpents4.IMG 20231023 120216 recadrée

A l’image de ce qui ressort des résultats du programme Sentinelles du climat que Michaël Guillon, coordinateur scientifique, a pu présenter, les études convergent vers une seule et même urgence : protéger les écosystèmes pour garantir une forme de résilience des espèces face aux changements globaux5. Une évidence que les scientifiques n’ont de cesse d’étayer et que le président de la SHF n’a pas manqué de relever dans son discours d’ouverture. Outre une pensée aux militants écologiques en procès , Claude Miaud a ainsi abordé la dualité entre une science sans opinion et des scientifiques au sentiment d’impuissance face à l’inertie des pouvoirs publics pour considérer l’urgence.

On retiendra enfin, une bonne nouvelle : la SHF travaille à la mise en place d’un plan national d’actions en faveur des vipères en France Métropolitaine6 !

Et aussi agréables furent-elles, ces chaudes journées d’octobre en Bretagne auront aussi rappelé à tous que le climat n’attend pas !

NB : l’ensemble des présentations seront prochainement disponibles sur le site internet de la SHF.

1. Tendances nationales et régionales des populations d’amphibiens et de reptiles de France métropolitaine • Florèn HUGON, Aurélien BESNARD, Audrey TROCHET
2. Découverte de l'ophidiomycose en Franche-Comté : implications en matière de terrain et de captivité • Thibault CUENOT, Alix MICHON, Frédéric MAILLOT, Mélanie BERTHET, Gaëlle BLANVILLAIN 

3. Présence d'Ophidiomyces ophidiicola en Suisse : grande variabilité génétique et base écologique de l'agent de la maladie fongique du serpent (SFD) • Nicolas JOUDRIER, Gaëlle BLANVILLAIN, Grégoire MEIER, Joseph HOYT, Maxime CHEVRE, Sylvain DUBEY, Francesco C.ORIGGI, Sylvain URSENBACHER
4. Réponse d’une communauté de squamates face à l’aménagement de microhabitats dans un paysage dégradé de l’ouest de la France • Gaëtan GUILLER
5. Les Sentinelles du climat en Nouvelle-Aquitaine : Quel bilan pour l’herpétofaune et pour quelles perspectives ? • Michaël GUILLON
6. État de conservation des vipères en France métropolitaine : vers un Plan National d'Actions • Laura KOUYOUMDJIAN, Stéphanie THIENPONT, Guillaume KOTWICA, Anne LOMBARDI

Découvertes botaniques au site des Sources

 
Action Découvertes botaniques Site des Sources4

Découvertes botaniques au site des Sources


Vous pensiez toutes les espèces végétales déjà connues dans un secteur comme Bordeaux Métropole ? Il n’en est rien ! La botanique réserve encore de belles découvertes dans l’agglomération. Ainsi Cistude Nature vient d’inventorier deux nouvelles espèces au sein du site des Sources de Thil-Gamarde, dans l'ouest bordelais. Une trouvaille réjouissante qui confirme l’intérêt floristique du périmètre et sa bonne gestion.

Les bonnes nouvelles dans le domaine naturaliste sont suffisamment rares pour savoir les saisir et les apprécier. Ainsi, en cet été 2023, Cistude Nature savoure la découverte de 2 nouvelles espèces non loin de ses locaux au sein du Parc des Jalles : le Fumana couché et le Bugle petit-pin. Car la flore du secteur n’avait pas encore été explorée dans son intégralité. Et pour cause, l’accès à ce périmètre de captage d’eau potable est strictement réglementé. Une autre espèce fait l’objet de toute l’attention de Tristan Sévellec, botaniste à Cistude Nature : le Silène de Porto. « Le site abrite plusieurs milliers de pieds ! C’est une excellente nouvelle pour cette espèce qui avait pu être répertoriée par le CBNSA* dès 2021 mais sans pouvoir être quantifiée. »

Visuel

Ces 3 espèces sont protégées en Aquitaine. Un statut motivé par leur rareté, le fait que leurs populations soient menacées ou encore parce qu’elles atteignent les limites de leur aire de répartition. Elles viennent s’ajouter à la liste déjà longue des espèces rares, menacées ou protégées du site des Sources de Thil-Gamarde telles que le Millepertuis des montagnes (Hypericum montanum), le Ciste en ombelle (Cistus umbellatus), la Biscutelle variée (Biscutella laevigata subsp. varia), l’Aristoloche à feuilles rondes (Aristolochia rotunda), le Millet scabre (Milium vernale subsp. scabrum)…et également diverses découvertes botaniques pour l’année 2023 dont le Lotier hérissé (Lotus hispidus), de nouvelles stations d’Ophrys de la passion (Ophrys passionis), ou encore l’Ornithope cultivé (Ornithopus sativus).

Mandatée depuis 2009 par la Régie de l’eau pour y mettre en œuvre son plan de gestion écologique, notre association se félicite de l’intérêt toujours grandissant du site, tant pour sa flore que sa faune, à mesure que les suivis se poursuivent. Cette riche biodiversité pourrait d’ailleurs justifier un classement en statut de réserve pour pérenniser la gestion écologique du site et garantir des moyens supplémentaires. A en croire Tristan qui aimerait étendre les investigations à la flore aquatique de la Jalle, d’autres découvertes sont encore à espérer !


*CBNSA : Conservatoire Botanique National Sud-Atlantique

 Liste non exhaustive de quelques espèces dignes d’intérêt observées sur le site

Nom vernaculaire

Nom latin

Statut

Fumana couché

Fumana procumbens

Protégée (Gironde), Déterminante de Znieff (Gironde)
Liste rouge : LC (préoccupation mineure) (Aquitaine)

Bugle petit-pin

Ajuga chamaepitys

Protégée(Aquitaine)
Liste rouge : LC (préoccupation mineure) (Aquitaine)
Plan National d’Actions plantes messicoles

Silène de Porto

Silene portensis

Protégée (Aquitaine)
Liste rouge : LC (préoccupation mineure) (Aquitaine)
Déterminante de Znieff (Nouvelle-Aquitaine)
Plan National d’Actions plantes messicoles

Millepertuis des montagnes

Hypericum montanum

Protégée (Aquitaine)
Liste rouge : LC (préoccupation mineure) (Aquitaine)
Déterminante de Znieff (Gironde)

Ciste en ombelle

Cistus umbellatus

Protégée (Aquitaine)
Liste rouge : LC (préoccupation mineure) (Aquitaine)
Déterminante de Znieff (Nouvelle-Aquitaine)

Biscutelle variée

Biscutella laevigata subsp. varia

Espèce très rare en Nouvelle-Aquitaine

Aristoloche à feuilles rondes

Aristolochia rotunda

Liste rouge : NT (quasi menacée) (Aquitaine)
Déterminante de Znieff (Nouvelle-Aquitaine)

Millet scabre

Milium vernale subsp.scabrum

Liste rouge : NT (quasi menacée) (Aquitaine)

Néottie nid-d'oiseau

Neottia nidus-avis

Protégée (Gironde),
Liste rouge : LC (préoccupation mineure) (Aquitaine)

Tabouret bleuâtre

Noccaea caerulescens

Protégée (Aquitaine)
Liste rouge : NT (quasi menacée) (Aquitaine)
Déterminante de Znieff (Nouvelle-Aquitaine)

Ophrys de la Passion

Ophrys passionis Sennen

Protégée (Aquitaine)
Liste rouge : LC (préoccupation mineure) (Aquitaine)
Déterminante de Znieff (Gironde)
Espèce nouvelle pour le site des sources seulement connue aux abords.

Thésion couché

Thesium humifusum

Protégé (Gironde)

Lotier hérissé

Lotus hispidus

Protégé (Aquitaine), espèce assez commune en Aquitaine qui n’avait pas encore été découverte sur le site des sources

Ornithope cultivé

Ornithopus sativus

Liste rouge : NT (quasi menacée) (liste nationale)
Déterminante de Znieff (Nouvelle-Aquitaine)
Espèce nouvelle pour le site des sources

Campanulé étalée

Campanula patula

Déterminante de Znieff (Gironde)

Œillet des Chartreux

Dianthus carthusianorum

Déterminante de Znieff (Nouvelle-Aquitaine)


Muguet de mai

Convallaria majalis

Protégé (Gironde)
Déterminante de Znieff (Gironde)

Lupin à feuilles étroites

Lupinus angustifolius

Déterminante de Znieff (Nouvelle-Aquitaine)
Espèce nouvelle pour le site des sources

ENTOMO-NA : Top départ pour les observations de bousiers et perce-oreilles !

ENTOMO-NA : Top départ pour les observations de bousiers et perce-oreilles !
De nouveaux outils pour lancer la saison d'observation
 
Le printemps est là et il est temps de s'équiper pour aller observer bousiers et perce-oreilles. Ainsi, Entomo-NA complète la panoplie d'outils à votre disposition pour contribuer à faire sortir ces espèces de l'ombre. Envie de peaufiner vos connaissances ? Nous vous proposons aussi des formations grand public gratuites sur inscription !
 

Après la clé de détermination et le guide des gros bousiers, le site www.entomo-na.org s'enrichit d'un nouvel outil. La clé de détermination des forficules - plus communément appelés perce-oreilles - est maintenant disponible. Son utilisation mène à distinguer les unes des autres les 16 espèces déjà rencontrées en Nouvelle-Aquitaine.

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Une détermination guidée pas-à-pas (le Qui-est-ce ? des insectes)
A l’abri d'une pierre au jardin, dans la laisse de mer sur la plage, dans la crevasse du tronc d'un vieil arbre en forêt ou dans le noyau d'une pêche, les perce-oreilles fuient la lumière mais se rencontrent facilement dès avril.
Il suffit ensuite de bien ausculter sa trouvaille et de s'arrêter sur quelques détails de son anatomie. Ses élytres - les étuis qui protègent les ailes- sont-ils bien visibles ? Ses cerques - ces pinces qui sont en réalité inoffensives pour l'homme - sont-elles fortement dissymétriques ? Ses fémurs sont-ils sombres avec des genoux plus clairs ? En suivant la clé pas à pas à la façon d'un “Qui-est-ce?”, il devient facile de savoir à quelle espèce on a affaire.
 
 
 
Des formations grand public gratuites
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Encore quelques hésitations tant sur les bousiers que sur les forficules ? Des formations sont accessibles gratuitement sur inscription au printemps dans plusieurs secteurs de Nouvelle-Aquitaine. Au cours de la matinée vous vous familiariserez avec les différentes espèces et apprendrez à identifier leurs critères de détermination. Pour les volontaires apportant un sandwich, une excursion de mise en pratique est proposée sur le terrain l'après-midi.

Inscription par mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. (lieu de rendez-vous communiqué à l'inscription)
  • Veyrignac (24) : le mercredi 26 avril de 9h30 à 12h30 (16h30 avec excursion)
  • Aixe-sur-Vienne (87) : le jeudi 11 mai de 9h30 à 12h30 (16h30 avec excursion)
  • Eysines (33) : le samedi 17 juin de 9h30 à 12h30 (16h30 avec excursion)
 
Pourquoi votre participation est-elle essentielle ?
Partant du constat du manque de connaissances sur bon nombre de groupes d'insectes et de leur disparition en toute indifférence, le programme “Entomo-Na” a été rendu public mi-novembre. Le challenge ? Mobiliser suffisamment de personnes pour booster l'inventaire des grands bousiers et perce-oreilles. Car ces observations sont compilées dans un atlas en ligne pour construire collectivement une connaissance fiable de leur répartition : une étape indispensable avant d'envisager les mesures à prendre pour mieux les préserver.
Petits, discrets, furtifs, cachés, camouflés, minuscules... les insectes sont partout mais manquent encore de visibilité et d'estime… Loin d'être des super-stars de la biodiversité, ces malaimés remplissent pourtant bien des rôles essentiels dans nos écosystèmes. Les uns sont des pollinisateurs, les autres des détritivores, certains sont prédateurs et bon nombre immanquablement prédatés. Leur protection passe nécessairement par une meilleure connaissance.
 
Votre boîte à outils :

Un gecko à Bordeaux ? Déjà 250 observations recensées !

Un gecko à Bordeaux ?  Déjà 250 observations recensées !

Vous habitez Bordeaux Métropole ? Si oui, vous êtes peut-être déjà tombé nez à nez avec des geckos en plein bain de soleil. Car en 2022, pas moins de 250 observations nous ont été rapportées ! De quoi renseigner le suivi de la colonisation de l'espèce que nous assurons avec Bordeaux Métropole, dans le cadre du plan d'action Biodiver'Cité.

Tous concernés pour faire avancer la science

Tarente01 RChacun est appelé à garder un œil ouvert et communiquer ses observations pour prêter main forte aux experts naturalistes. Comment ? Rien de plus simple ! Si vous faites la rencontre du reptile dans une commune de Bordeaux Métropole, prenez-le en photo, notez bien l'adresse précise où vous vous trouvez et envoyez le tout à Cistude Nature par mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou via le formulaire disponible avec le QRcode ci-contre. Vous pouvez aussi donner quelques informations sur le contexte de votre observation : « derrière un volet », « au pied d'un lampadaire », « dans ma maison », « en haut d'un mur ».... Ces données viennent compléter les recensements effectués à vélo par l'expert de l'association.

Car la Tarente de Maurétanie est une espèce dite « anthropophile », c'est-à-dire qu'elle s'accommode plutôt bien des aménagements humains. Elle est ainsi souvent observée au cœur même des villes. Si elle sort parfois en journée pour lézarder au soleil, l'espèce est principalement nocturne. Elle s'observe ainsi facilement à la nuit tombée près des éclairages, où elle vient se nourrir des insectes volants attirés par la lumière, lors des chaudes nuits d'été.

Une forte concentration dans 3 secteurs

D'après la moisson de données de 2022, la Tarente de Maurétanie apparaît largement établie en intra rocade. Elle évolue ainsi dans les secteurs les plus urbanisés de Bordeaux Métropole même si quelques données éparses témoignent de sa présence en périphérie dans des communes à dominante rurale. Recensé dans près des 2/3 de la métropole, le gecko se concentre dans au moins 3 secteurs : la Bastide (rive droite) qui abriterait la plus grosse population, la barrière de Toulouse et les Chartrons. Les investigations devront être poursuivies pour se faire une représentation fiable de la répartition de l'espèce sur le territoire. Ces données seront ensuite comparées avec certains éléments du paysage, et notamment la cartographie thermique, à la recherche d'éventuelles corrélations.


Carte 2022Bastide, barrière de Toulouse, Chartrons : d'après les observations de 2022,
le gecko se concentre dans 3 secteurs

Un air de méditerranée à Bordeaux

Tarente02 R SignéMais pourquoi le reptile attise-t-il tant la curiosité ? Parce qu'à l'origine, il n'était pas présent chez nous. Il existe quelques rares espèces de geckos en France métropolitaine. Bien connue de l'ensemble du pourtour méditerranéen, la Tarente de Maurétanie est commune depuis la côte catalane jusqu'à la frontière italienne. A la faveur du changement climatique et grâce à ses capacités d'escalade incomparables, le reptile s'installe progressivement dans le sud-ouest de la France. Les trains de marchandises et l'importation d'oliviers - où la Tarente apprécie de déposer ses œufs - sont probablement les principaux vecteurs de son arrivée sur notre territoire.
Les premières mentions de la Tarente de Maurétanie en Nouvelle-Aquitaine datent du milieu des années 90, mais les premières populations - avec reproduction avérées - dateraient plutôt des années 2000. Aujourd'hui, elle est principalement implantée dans le Lot-et-Garonne (Marmande, Agen), dans l'agglomération bordelaise, et les observations se multiplient progressivement dans la région.

Plus d'informations sur www.ra-na.fr

Comment différencier la Tarente de Maurétanie et le Lézard des murailles ?

Montage Tarente signéLe Lézard des murailles est l'autre lézard fréquemment observé en ville. Ce petit lézard gris vit généralement dans les vieux murs, dans les interstices de pierre ou de béton. C'est un lézard d'allure classique, de petite taille, avec des pattes munies de doigts longs, fins et griffus.
La Tarente de Maurétanie est un gecko à l'allure massive et trapue, ses doigts sont dotés de sorte de « ventouses » (qui lui permettent par exemple de monter le long d'une vitre à la verticale!), et son œil, à la pupille verticale, trahit ses mœurs nocturnes.

Le Saviez-vous ? La Tarente émet parfois de petits cris en période de reproduction ou lorsqu'elle est capturée. Un lézard qui parle !

Le Saviez-vous (2) ? On ne dit pas Tarente de Mauritanie mais Tarente de Maurétanie. C'est la Tarente des Maures, la Tarente du pourtour méditerranéen !

Photos : Matthieu Berroneau

Bénévolat : mieux connaître les micro-mammifères (2)

Bénévolat : mieux connaître les micro-mammifères

Ateliers gratuits pelotes

Vous voulez participer à l'amélioration des connaissances sur les micro-mammifères ? Ne cherchez plus ! Nous accompagnons des bénévoles volontaires dans cette tâche à travers des ateliers "pelotes" à Eysines (groupes de 8 personnes max.):
- vendredi 26 mai 2023 de 14h à 17h,
- vendredi 9 juin 2023 de 14h à 17h,
- jeudi 15 juin 2023 de 17h30 à 20h30.
Inscription par mail à luc.clement[@]cistude.org (retirer les crochets)

 
Mais de quoi s'agit-il ?
Les micro-mammifères sont des espèces aux moeurs très discrètes. Leur étude est facilitée par l'identification de leurs ossements dans les restes alimentaires des rapaces nocturnes - les fameuses pelotes.

En participant aux ateliers de dissection, vous découvrirez l'identification des micromammifères et vous impliquerez pleinement dans l'étude de ces petits mammifères au rôle écologique important! Au programme, vous vous familiariserez avec les espèces de rapaces nocturnes. Luc CLEMENT, naturaliste de l'association vous exposera les méthodes de dissection et critères d'identification des ossements. Enfin, vous pourrez mettre en pratique les techniques pour réaliser vos premières identifications.
 
Comprendre le lien entre rapaces nocturnes et micro-mammifères
La grange du voisin, le clocher du village, la hangar de l'agriculteur du coin... Ces constructions peuvent nous en dire long sur les espèces de micro-mammifères fréquentant les environs. En effet, musaraignes, rats de moissons et autres campagnols font le bonheur des Effraies des clochers qui s'en délectent. Mais si ces rapaces nocturnes avalent tout rond (ou presque) leurs proies, certaines parties restent parfaitement indigestes. Aussi, après quelque temps de digestion, les oiseaux, perchés à l'abri d'une grange ou d'un clocher, régurgitent des "pelotes de réjection". Ces vieilles batisses recèlent ainsi parfois de quantités de pelotes ! Et l'étude de leur contenu révèle de précieux indices pour l'identification des espèces au menu du prédateur.
Recherche et analyse
 
Pourquoi cette démarche ?
DSC02918RLes micro-mammifères sont tellement discrets et difficiles à inventorier par d'autres méthodes, qu'aujourd'hui les connaissances disponibles sur ces espèces en Nouvelle-Aquitaine sont assez lacunaires et le réseau France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine souhaite les développer. Mieux connaître la répartition de ces espèces est une première étape pour une meilleure conservation. Car ces espèces seraient particulièrement sensibles aux activités humaines : traitements pesticides, perte de connectivité, destruction des zones humides, collision routière, sylviculture intensive, agriculture intensive ou encore destruction directe... Elles constituent par ailleurs le régime alimentaire de nombreuses autres espèces et possèdent une place importante dans la chaine alimentaire.
Cistude Nature est en charge de la coordination du programme à l'échelle de l'ex-région Aquitaine.
 

Piloté par France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine, le projet est financé par la DREAL et la Région Nouvelle-Aquitaine. Il est mis en oeuvre en Nouvelle-Aquitaine par Nature Environnement 17, Charente Nature, Deux-Sèvres Nature Environnement, Vienne Nature, Cistude Nature et le Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin.

Vous souhaitez vous inscrire à un atelier ? Vous connaissez des sites à pelotes de réjection ou susceptibles d'en présenter ? Envoyez un mail à luc.clement[@]cistude.org (retirer les crochets)

Les chauves-souris livrent quelques secrets

Mammifères volants fascinants, les chauves-souris ont encore bien des secrets à nous livrer. C’est pour cette raison que le réseau d’associations que nous avons rejoint en 2019 se penche sur un certain nombre d’entre elles. Entre observations de terrain et analyses en laboratoire, la connaissance progresse peu à peu.
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6 espèces sont ainsi étudiées par les naturalistes parmi les 27 que compte la Nouvelle-Aquitaine : Minioptère de Schreibers, Rhinolophe euryale, Grand Murin, Petit murin, Grand Rhinolophe et Murin à oreilles échancrées. Ces chauves-souris ont en commun leur caractère cavernicole : ces espèces utilisent le milieu souterrain pendant tout ou partie de leur cycle biologique.. Précieux alliés de l’agriculture et indicateurs des changements globaux, ces mammifères volants font chaque année l’objet de toute l’attention des naturalistes. C’est ainsi qu’en Aquitaine, Cistude Nature réalise une dizaine d’interventions entre avril et septembre. Sur chaque site, salariés et bénévoles se retrouvent le temps d’une soirée pour capturer un maximum d’individus, effectuer quelques prélèvements et les marquer avant de les relâcher. La soirée commence par l’installation des « harp-trap » dans lesquelles les chauves-souris vont se loger en attendant d’être auscultées une à une. Une fois la nuit tombée, chaque individu est alors pesé et mesuré. Après de rapides prélèvements (sang, poils, peau) et l’injection d’une puce qui permet de les individualiser, les petits mammifères retrouvent rapidement leur liberté. L’opération se répète ainsi à de multiples reprises dans l’ensemble de la région. Depuis 2016, 22 000 individus sont ainsi passées dans les mains des experts.

  Que nous apprennent ces données ?

 

Cet été, des Minioptères de Schreiber ont été observés en provenance d’Espagne ©Steve BourneOutre le réseau d’associations qui maillent le territoire pour récolter un maximum de données, le programme rassemble aussi des universités* qui axent leurs recherches sur les chauve-souris. Cette approche croisée associant naturalistes et chercheurs poursuit plusieurs objectifs tant en terme d’écologie des espèces que de virologie ou de génétique. Les scientifiques ont ainsi eu la surprise de constater que le Grand rhinolophe pouvait parcourir 250km sans difficulté alors qu’il était communément admis que ses déplacements se limitaient à environ 50km entre ces sites d’été et ceux utilisés l’hiver. Les analyses génétiques déjà réalisées sur le Grand rhinolophe révèlent quant à elles que tous les individus étudiés font partie d’une seule et même grande population. Un paramètre qui a son importance quand il s’agit de définir des actions de conservation. Un récent article, dont certaines données sont issues des prélèvements réalisés, démontre les adaptations génétiques du système immunitaire chez les chauves-souris leur permettant de lutter efficacement contre les virus.. Et les chauves-souris n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Les scientifiques s’interrogent encore sur les conditions précises des accouplements de certaines espèces ou encore sur l’impact de la structure du paysage sur les déplacements des chauves-souris. Le temps presse pour améliorer ces connaissances car les chiroptères ne dérogent pas à la règle : mieux protéger suppose de mieux connaître. Et les populations ont réduit de moitié en France entre 2006 et 2019.

Vous souhaitez vous joindre à nous pour quelques nuits de captures et prélèvement ? Adressez un mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. pour information ou inscription (il n’est pas nécessaire d’avoir de grandes connaissances naturalistes pour se rendre utile).

* Université de Lyon, Centre d’Etudes Biologiques de Chizé, Institut Pasteur notamment

Le programme « Chiroptères cavernicoles prioritaires en Nouvelle-Aquitaine » est porté par France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine. Il est coordonné par Nature Environnement 17 et rassemble de nombreuses associations et partenaires scientifiques. Il reçoit les financements de la DREAL, de la Région Nouvelle-Aquitaine et des fonds européens FEDER. Plus d’infos sur le programme sur https://fne-nouvelleaquitaine.fr/programmes/#chiroptere

 

Pour aller plus loin :

https://vimeo.com/435059221/7a3f18d6ba
https://www.radiofrance.fr/franceinter/pourquoi-les-chauves-souris-porteuses-de-virus-ne-sont-pas-malades-6232880
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35862713/

Bénévolat : mieux connaître les micro-mammifères

DSC02918RVous voulez participer à l'amélioration de la connaissance sur les micro-mammifères ? Vous toquez à la bonne porte ! Nous recherchons :
- de vieilles granges, bâtisses, greniers, clochers, hangars, séchoirs à tabac... susceptibles d'abriter de temps à autre une chouette effraie ;
- des personnes volontaires pour participer à la "récolte" des pelotes de réjection ;
- des personnes volontaires pour apprendre et contribuer à l'analyse des pelotes de réjection.
 
Mais de quoi parlons-nous exactement ? La grange du voisin, le clocher du village, la hangar de l'agriculteur du coin... Savez-vous que ces constructions peuvent nous en dire long sur les espèces de micro-mammmifères fréquentant les environs ? Si, si, si ! Figurez-vous que musaraignes, rats de moissons et autres compagnols font le bonheur des Effraies des clochers qui s'en délectent. Mais si ces rapaces nocturnes avalent tout rond (ou presque) leurs proies, certaines parties restent parfaitement indigestes. Aussi, après quelque temps de digestion, les oiseaux, perchés à l'abri d'une grange ou d'un clocher, régurgigent des "pelotes de réjection". Ces vieilles batisses recèlent ainsi parfois de quantités de pelotes ! Et l'étude de leur contenu révèle de précieux indices pour l'identification des espèces au menu du prédateur.
Recherche et analyse
 
Pourquoi cette démarche ?

Parce que les micromammifères sont particulièrement discrets et difficiles à inventorier par d'autres méthodes ! Aujourd'hui les connaissances disponibles sur ces espèces en Nouvelle-Aquitaine sont assez lacunaires et le réseau France Nature Envionnement Nouvelle-Aquitaine souhaite les développer. Mieux connaître la répartition de ces espèces est une première étape pour une meilleure conservation. Car ces espèces seraient particulièrement sensibles aux activités humaines : traitements pesticides, perte de connectivité, destruction des zones humides, collision routière, sylviculture intensive, agriculture intensive ou encore destruction directe... Elles constituent par ailleurs le régime alimentaire de nombreuses autres espèces et possèdent une place importante dans la chaine alimentaire.
Cistude Nature est en charge de la coordination du programme à l'échelle de l'ex-région Aquitaine.

 

Piloté par France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine, le projet est financé par la DREAL et la Région Nouvelle-Aquitaine. Il est mis en oeuvre en Nouvelle-Aquitaine par Nature Environnement 17, Charente Nature, Deux-Sèvres Nature Environnement, Vienne Nature, Cistude Nature et le Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin.
Vous êtes intéressé.e ? Vous connaissez des sites à pelotes de réjection ou susceptibles d'en présenter ? Envoyez un mail à luc.clement[@]cistude.org (retirer les crochets)
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